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Chronologie de l’isolation thermique et points de repère

Depuis la préhistoire, l’homme a cherché à se protéger des aléas climatiques en adaptant son habitat. Avec le temps, ces besoins élémentaires se sont transformés en préoccupations environnementales et énergétiques, notamment avec l’augmentation de la consommation d’énergie dans le secteur du logement. La réglementation thermique en France, évoluant depuis les années 1970, reflète cette transition vers une prise de conscience écologique et économique.

Premiers pas : la RT 1974

La Réglementation Thermique de 1974 (RT 1974) a constitué les premiers pas significatifs de la France vers une meilleure formalisation de l’efficacité énergétique dans le bâtiment. Instaurée en réponse au premier choc pétrolier, elle visait à réduire la dépendance énergétique de l’hexagone face aux énergies fossiles dérivées du pétrole.

Dans ses principes, la RT 1974 s’appliquait exclusivement aux bâtiments neufs d’habitation et établissait des normes pour diminuer de 25 % la consommation énergétique par rapport aux standards des années 1950. Elle introduisait des critères tels que le Coefficient de transmission thermique K pour l’isolation des parois et le Coefficient de déperdition volumique G pour les pertes de chaleur liées au renouvellement de l’air.

Toutes ces mesures ont posé les bases d’une réglementation thermique attentive à l’efficacité énergétique et à l’isolation des bâtiments, amorçant un virage vers des pratiques de construction plus viables et plus durables.

Renforcement et innovation : la RT 1982 et RT 1988

La RT 1982 a été adoptée suite au second choc pétrolier, renforçant les exigences de la RT 1974 en imposant un gain énergétique supplémentaire de 20 %. Pour parvenir à ses fins, elle introduisait le Coefficient B pour prendre en compte les apports gratuits en chauffage. Les labels Haute Performance Énergétique (HPE) et Labels Solaires (LS) ont également été lancés à cette occasion.

En 1988, la RT s’est étendue aux bâtiments non résidentiels, visant une réduction énergétique supplémentaire de 20 % pour le résidentiel et de 40 % pour le tertiaire. Un nouveau coefficient, le Coefficient C, a été introduit pour un calcul plus complet des besoins en chauffage et en Eau Chaude Sanitaire (ECS).

Vers un avenir durable : la RT 2000 et RT 2005

La Réglementation Thermique 2000 (RT 2000) a marqué un autre pas décisif vers un avenir durable en imposant des normes énergétiques plus strictes pour les constructions neuves. Ses objectifs visaient une réduction de 20 % de la consommation maximale pour le résidentiel et de 40 % pour le tertiaire par rapport à la RT 1988. Un accent particulier était mis également sur le confort d’été, en intégrant des critères comme la zone climatique et l’inertie thermique des bâtiments.

Dans la foulée, la RT 2005 a poursuivi cette dynamique en exigeant une amélioration supplémentaire de 15 % de la performance thermique pour les nouvelles constructions. Elle a aussi introduit la notion de bioclimatisme, soulignant l’importance de l’harmonisation entre les bâtiments et leur environnement naturel.

Cette réglementation a également mis l’accent sur l’utilisation des énergies renouvelables et a renforcé les exigences en matière d’isolation et d’équipements énergétiques. Ensemble, la RT 2000 et la RT 2005 ont significativement orienté le secteur du bâtiment vers une efficacité énergétique accrue et une plus grande conscience/responsabilisation environnementale.

L’ère des bâtiments basse consommation : la RT 2012 et au-delà

Dans la continuité de ces évolutions, la Réglementation Thermique (RT) 2012 a établi le standard des Bâtiments Basse Consommation (BBC). Cette norme exige que les nouvelles constructions présentent une consommation énergétique inférieure à 50 kWh/m²/an, marquant une réduction significative par rapport aux exigences antérieures.

L’objectif principal, cette fois, est de minimiser l’impact écologique des bâtiments tout en optimisant leur efficacité énergétique. Pour servir ses ambitions, cette réglementation technique intègre des critères rigoureux en matière d’isolation, de chauffage, de ventilation et d’utilisation d’énergies renouvelables.

Cette approche globale vise à améliorer le confort des habitants tout en réduisant les coûts énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. La RT 2012 a ainsi posé les jalons pour les futures réglementations, s’orientant vers des bâtiments encore plus performants et respectueux de l’environnement.